Avec la loi avenir professionnel, le bilan de compétences est au cœur des discussions concernant les professionnels de l’accompagnement.
Quid de son format, de son financement, de son avenir ?
Parmi les thématiques centrales, la digitalisation, renforcée par la loi Pour la Liberté de Choisir son Avenir Professionnel.
Une “formation ouverte et/ou à distance” est un dispositif souple de formation organisé en fonction de besoins individuels ou collectifs (individus, entreprises, territoires). Elle comporte des apprentissages individualisés et l’accès à des ressources et compétences locales ou à distance. Elle n’est pas exécutée nécessairement sous le contrôle permanent d’un formateur.
La mise en oeuvre d’une action de formation, en tout ou partie, à distance comprend : une assistance technique et pédagogique appropriée pour accompagner le bénéficiaire dans le déroulement de son parcours ; une information du bénéficiaire sur les activités pédagogiques à effectuer à distance et leur durée moyenne ; des évaluations qui jalonnent ou concluent l’action de formation.
Le bilan de compétences : Une action de formation à part entière
Les actions de bilan de compétences font partie du champ de la formation professionnelle.
La prestation de bilan de compétences doit respecter les conditions définies par le code du travail pour relever de la formation professionnelle continue. La FOAD est une modalité de réalisation des actions de formation qui doit également respecter les conditions définies par le code du travail. Dès lors, aucune disposition du code du travail ne prévoit que l’action de bilan de compétences est incompatible avec la FOAD.
Dès lors que le bilan de compétences est assimilé à une action de formation, un bilan de compétences réalisé 100% à distance est possible car la loi n’impose ni la technologie de communication ni de temps de présence minimum en face-à-face pédagogique.
Les actions de formation conduites de manière ouverte et/ou à distance sont soumises aux règles générales applicables à toute action de formation. La loi n’impose ni la technologie de communication ni de temps de présence minimum en face-à-face pédagogique.
Enfin, la libéralisation d’un point de vue réglementaire (absence de listes FONGECIF…) laisse un champ totalement ouvert (notamment sur la qualité des prestataires de bilans et intervenants…) d’ici le 1er janvier 2021 et la certification des organismes de formation.
Vers une approche du bilan de compétences « blended » (50% digital / 50 % présentiel)
Un certain nombre de solutions 100% en ligne fleurissent, exclusivement en « BtoC ». L’opportunité présentée étant de réaliser son accompagnement entièrement à distance.
Le bilan de compétences doit rester une action où les RDV physiques vont asseoir la relation de confiance, le partage d’idées, l’apport de réponses et une dynamique permettant la progression de la réflexion.
Pour échanger avec un grand nombre de consultants partout en France sur leurs pratiques, beaucoup sont ouverts voire désireux d’une forme d’évolution. Mais leur valeur ajoutée se fait notamment dans les RDV présentiels, en posture coaching, et par des situations d’interaction avec le bénéficiaires difficilement « digitalisables ».
De cela mon équipe et moi-même en avons pleinement conscience, cela fait également partie de nos convictions et de nos pratiques professionnelles.
En même temps, la réforme de la formation et la tension sur les financements d’une part, et la concurrence accrue et ouverte d’autre part nous amènent à une certaine remise en question.
Cela ne doit pas être vécu comme une contrainte mais une opportunité. Les métiers de l’accompagnement doivent s’inspirer des innovations en matière de formation.
Et notamment de la formation « blended », mixant le distanciel et le présentiel.
Dans le même esprit que le blended learning, ce que l’on pourrait bientôt appeler le « blended professional support », autrement dit, l’accompagnement professionnel, combine des séquences et interactions consultant / bénéficiaire en ligne (auto positionnement, questionnaires, ressources…) et de RDV en présentiel.
Ce type d’accompagnement va offrir une approche encore plus efficace, s’adapter aux mutations technologiques, et engager davantage le bénéficiaire en inter séances.
Et de rendre l’accompagnement plus efficient : un peu moins de RDV mais un bilan de compétences plus interactif et surtout plus engageant !